Cérémonie « Cherbourg, port de la Libération ».

Aujourd’hui, Cherbourg-en-Cotentin accueillait, pour la 1re fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et en présence du Président de la République, une cérémonie internationale d'hommage consacrée à la bataille de Cherbourg et au rôle crucial de notre port dans la Libération de la France.

Accueilli par le maire Benoît Arrivé, le Président de la République a rendu hommage à celles et ceux qui se sont battus pour reconquérir le port de Cherbourg, objectif stratégique des Alliés pour la Libération de la France.

Parmi les quelques 1 000 invités, le secrétaire d'État américain à la marine, Carlos Del Toro, des vétérans américains, des militaires, les associations locales d’anciens combattants, des élèves de Cherbourg-en-Cotentin et de nombreux cherbourgeois, parmi lesquels Jean Pivain, témoin de la Libération de Cherbourg alors qu’il avait 14 ans et parfait connaisseur de l’histoire de la ville, et Paul Leterrier, ancien résistant et combattant de 102 ans, l’un des derniers survivants de la bataille de Bir-Hakeim et du Débarquement de Provence, fait Commandeur de la Légion d’Honneur par l'amiral Dutrieux à Cherbourg et honoré par la Ville pour ses 100 ans. Tous les deux ont accompagné le Président de la République lors du dépôt de la gerbe.

"À travers eux, le président honore celles et ceux qui se sont battus pour la Liberté. Le rôle de la ville et de son port sont reconnus par le Président et par l'ensemble de la Nation. C'est une satisfaction et une fierté pour les Cherbourgeois, souligne le maire Benoît Arrivé. Chacun sait ici le tribut que la ville a payé à la guerre et à la Libération : 300 morts civils à Cherbourg, des prisonniers, des déportés, des hommes et des femmes qui ont disparu dans les camps, l'exode d'une partie de la population... Les traces laissées dans la population par l'occupation allemande sont indélébiles pour la génération qui l'a vécue et qui en a transmis le souvenir. Il était également important que chacun, ici à Cherbourg mais surtout dans la reste du pays, sache aussi le rôle stratégique qu'a joué notre port."

Objectif : un port

Cherbourg était l'objectif des soldats américains débarqués à Utah qui avaient pour mission de la libérer en priorité. L’atteindre a pris un peu plus de temps que prévu : presque 3 semaines entre le 6 juin et le 26 juin. Mais une fois libérés, la ville et le port ont joué leur rôle crucial. Plusieurs milliers de soldats alliés y ont stationné pendant des mois au milieu de la population.

Premier port libéré de France, Cherbourg-en-Cotentin devient le premier port du monde par l’effort de guerre qui y transite pendant près d'un an, de l'été 1944 au printemps 1945. Depuis l'Angleterre, ce sont jusqu'à 10 000 tonnes par jour de matériel, de vivres, de carburants et de munitions qui débarquaient pour ensuite remonter vers le front afin de l’alimenter au fur et à mesure de sa progression.

En juin 1948, la ville de Cherbourg reçoit la Croix de guerre. Cette citation - qui figure sur une plaque sur la mairie et reproduite aujourd'hui sur les lieux de la cérémonie - rappelle que les dockers et les ouvriers de l'arsenal, dès la libération de la ville, le 26 juin, ont aidé les Américains pour que le port puisse rapidement être remis en état de fonctionner après son sabotage par les Allemands. Ils ont participé au déminage et contribué à ce que le port puisse être rapidement employé à l'effort de guerre.

« Cette distinction remise à la ville en 1948 s'adresse en réalité aux Cherbourgeois pour leur rôle pendant la guerre. Et c'est à eux et à l'ensemble de tous ceux qui ici ont vécu ces jours terribles que le Président de la République vient aussi rendre hommage aujourd'hui. La boucle est ainsi bouclée : la ville avait été distinguée au lendemain de la guerre et 80 ans après le Débarquement, l'État français commémore et honore le rôle de Cherbourg dans la guerre. Pour autant, elle n’a pas été oubliée entre-temps car la mémoire de la guerre est entretenue chaque année par les associations patriotiques et par la mairie elle-même. Aujourd'hui, l'État vient nous confirmer qu'il n'a pas oublié notre place et notre rôle. »