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Le 21 nov.

Réseau de chaleur : extension jusqu'au quartier de la Divette et à l'hôpital

La Ville de Cherbourg-en-Cotentin s’engage en matière de transition énergétique. Quartier Divette en janvier, hôpital en octobre… : l’extension du réseau de chaleur urbain se poursuit. La date de mise en service est prévue en octobre 2024. Avec des avantages multiples, notamment une énergie plus verte – le bois – et une diminution de l’empreinte carbone, une moindre fluctuation des prix de l’énergie... Les copropriétés et entreprises envisageant de se connecter le long du réseau sont invitées à se faire connaître.

Dédiée au chauffage des immeubles collectifs et des équipements publics, la chaufferie du quartier des Provinces – fonctionnant à 90% au bois et 10% au gaz -, dimensionnée pour approvisionner 5 000 logements, alimente actuellement l’équivalent de 4 000 logements en chauffage et eau chaude sanitaire.

« Les travaux d’extension du réseau de chaleur urbain jusqu’au quartier Divette en janvier, puis au secteur de l’hôpital en octobre, pour une mise en service prévisible au dernier trimestre 2024, présentent un intérêt capital, se félicite le maire, Benoît Arrivé. Pour le Centre hospitalier public du Cotentin (CHPC), cela permettra de résoudre sans investissement majeur le problème de vulnérabilité de sa chaufferie, située en zone inondable, risque identifié dans le plan de prévention des risques naturels (PPRN). Pour les bailleurs sociaux, voire toute entreprise ou copropriété qui souhaiterait se raccorder le long du réseau, l’intérêt est également important sur le plan économique et écologique ».

L’hôpital raccordé en octobre 2024

Une phase de travaux préparatoire a eu lieu au dernier semestre 2022 rue des Tanneries et devant la gare, rue Jean-François Millet, consistant à faire passer des canalisations. Cette opération a été réalisée en lien avec les travaux du Bus nouvelle génération (BNG) sur ce secteur, permettant ainsi de coupler les travaux et de limiter les impacts. 

L’extension du réseau de chaleur à proprement parler, réalisée par IDEX dans le cadre d’une délégation de service public (DSP) pour la Ville de Cherbourg-en-Cotentin, est entrée dans une phase active depuis le mois de juin.

La nouvelle phase opérationnelle qui débute permettra d’assurer le raccordement entre la chaufferie située aux Provinces et les futurs abonnés, soit 2 995 mètres linéaires de réseaux enterrés supplémentaires aux 5,6 km déjà existants. En juin ont eu lieu des interventions au niveau de la chaufferie et rue de Lorraine puis, dans le cours de l’été, ont été entrepris les travaux avenue de Normandie, qui sera raccordée à la rue des Tanneries en décembre.

Suivant le planning défini et hors aléas de chantier, suivra le raccordement du quartier Divette en janvier. Ce dernier possède déjà un réseau de chaleur privé, alimenté par un pompage d’eau de mer dans le port de commerce.

« Presqu’île Habitat s’inscrit depuis de nombreuses années dans la transition écologique de ses logements, avec notamment des programmes de réhabilitation régulièrement engagés. Nous déclinons nos orientations stratégiques pour répondre aux enjeux environnementaux de notre époque, tout en préservant le pouvoir d’achat de nos locataires, indique Gilbert Lepoittevin, président de Presqu’île Habitat. Le raccordement de nos immeubles à un réseau de chaleur entre dans ce cadre.

Près de 50% des logements bénéficient déjà de ces dispositifs : sur le quartier des Provinces, via le réseau de chaleur de la Ville, et sur le quartier de la Divette, via le réseau privé dont la chaleur est produite par un mix : pompe à chaleur, eau de mer et gaz. Fort de ce constat, il était naturel pour Presqu’île Habitat de rejoindre les ambitions de la Ville de Cherbourg-en-Cotentin en matière de transition écologique via l’extension du réseau de chaleur. Le recours à une nouvelle source d’énergie renouvelable dans le mix énergétique du réseau de la Divette leur permet de répondre aux défis à relever, au bénéfice des locataires et de l’environnement, à savoir diminuer leur dépendance aux énergies fossiles et stabiliser les coûts de chauffage rendus volatiles par les fluctuations du prix du gaz ».

L’extension du réseau entre la gare et l’hôpital, entre janvier et octobre 2024, est également fortement attendue.

« Concernant l’hôpital, cette extension permettra notamment de résoudre sans investissement conséquent l’obligation de mise en conformité de notre chaufferie, actuellement placée en sous-sol et donc en zone vulnérable en cas d’inondation, explique Séverine Karrer, directrice du Centre hospitalier public du Cotentin (CHPC). Réduire notre dépendance au gaz pour la production de l’eau chaude sanitaire et le chauffage du site, stabiliser nos coûts énergétiques avec un contrat sur 10 ans qui nous protège des fluctuations internationales, adopter une énergie renouvelable et verte qu’est le bois : les objectifs et intérêts de ce raccordement au réseau de chaleur urbain sont multiples. Il s’inscrit par ailleurs dans la continuité des actions d’optimisation de nos dépenses énergétiques, réalisées et à venir : suppression de notre chaudière vapeur en 2022, mise à jour de notre Gestion Technique des Bâtiments (GTB) début 2023, projets d’isolation des bâtiments de la maternité et de la néonatologie… »

Au final, ce sont le centre hospitalier, le centre de néonatologie et la clinique de soins l’Estran du groupe Korian qui profiteront du réseau en s’y connectant.

Et la Ville de Cherbourg-en-Cotentin voit plus loin. Benoît Arrivé, maire de Cherbourg-en-Cotentin, annonce une extension du réseau de chaleur sur le quartier du Maupas, à l’horizon 2027, afin de faire bénéficier au plus grand nombre de cet avantage non négligeable. Soit 2 200 mètres linéaires de réseaux enterrés supplémentaires.

Comment se raccorder au réseau ?

Si pour les particuliers le raccordement au réseau de chaleur n’est pas possible, l’opportunité peut être saisie par les copropriétés, les entreprises, le secteur tertiaire situés le long de l’extension du réseau.

Pour davantage d’informations, nous invitons les intéressés à nous contacter dès maintenant à l’adresse mail reseau-provincesidexfr. Des aides de l’État pour le raccordement au réseau de chaleur peuvent être accordées jusqu’à fin 2025, explique Valentin Gevrey, directeur de l’agence IDEX.

Plus d’une trentaine d’entreprises travaillent d’ores et déjà sur ce projet. Cela représente une centaine de personnes et profite à l’emploi local non délocalisable.

Un impact moindre sur le climat

Avec un fonctionnement à 90% au bois et 10% au gaz, le réseau de chaleur permet un prix de l’énergie intéressant et stable, avec des variations minimes.

Les tarifs connaissent moins de fluctuations que les prix du gaz et de l’électricité, liées au contexte géopolitique international que l’on connaît et la structure du prix de la chaleur livrée amplifie cette stabilité. 

La Ville, propriétaire du réseau de chaleur, « restreint son impact sur le climat en rejetant moins de gaz à effet de serre avec un tel équipement, soit une diminution de 2 600 tonnes de COémises annuellement sur le territoire. Nous diminuons notre empreinte carbone et notre dépendance énergétique aux énergies fossiles », indique Gilles Lelong, adjoint aux bâtiments et à la transition énergétique.

Pour produire de l’énergie, la chaufferie des Provinces est alimentée à 90% de plaquettes de bois issues de :

  • 46% de plaquettes forestières issues d’une gestion forestière durable PEFC
  • 34% de broyat de recyclage classe A déferaillée et broyée
  • 20% de plaquettes de scierie, produites en scierie à partir de chutes de sciage de bois écorcées

+ 10% de gaz en appoint

Le bois provient essentiellement du département de la Manche.

Comment fonctionne le réseau de chaleur ?

  1. La chaufferie des Provinces : point de départ du réseau, elle produit l’énergie nécessaire pour réchauffer l’eau du circuit fermé.
  2. Le réseau : l’eau chaude circule à l’intérieur d’une double canalisation enterrée sous la chaussée. Une première canalisation isolée achemine l’eau chaude vers les sous-stations, la seconde ramène l’eau refroidie vers la chaufferie.
  3.  Les sous-stations : Implantées dans chaque immeuble desservi, les sous-stations remplacent les chaudières traditionnelles. Elles ne sont pas polluantes car il n’y a pas de combustion dans l’immeuble et moins encombrantes que les chaufferies d’immeubles.

À noter : il est possible de mutualiser des chaufferies existantes et d’additionner plusieurs types d’énergies.