Dernière mise à jour : 23/09/2025

De ses origines marécageuses à son développement en un quartier moderne, l'histoire de la place Divette est un témoignage de la résilience et de l'adaptabilité de la ville pour répondre aux besoins de ses habitants.

Les premières infrastructures portuaires du XVIIIe siècle lancent la métamorphose de la ville. Ainsi, la construction d’un bassin de retenue permet de canaliser la Divette. Elle génère cependant de graves conséquences sanitaires pour les faubourgs sud de la ville :

L’espace qu’elle arrose et à travers lequel elle a un cours continuel qui s’oppose à la corruption est devenu un cloaque infect d’où émanent des vapeurs qui portent dans le faubourg les maladies les plus désastreuses. (Pitrou, ingénieur des Ponts et Chaussées, 1789)

La solution envisagée est le remblaiement des terrains marécageux pour créer une place publique. Nicolas Collart, maire de Cherbourg, joue un rôle crucial dans ce projet. Sous sa direction, les travaux de remblaiement transforment le marais en une belle place baptisée place Collart, puis rebaptisée place Divette.

Le saviez-vous ?

Le nom de Cherbourg, d'origine scandinave, signifie "forteresse du marais", reflétant son passé marqué par les marais et les fortifications.

L'ancienne place Divette

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Illustration 1 La place divette au 19e siècle Cherbourg-en-Cotentin, bibliothèque Jacques Prévert
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Illustration 2 Fête foraine à la place Divette au 19e siècle Cherbourg-en-Cotentin, bibliothèque Jacques Prévert
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Illustration 3 Concours agricole place Divette Cherbourg-en-Cotentin, bibliothèque Jacques Prévert

La place Divette devient un centre de commerce et de manifestations populaires. Plusieurs bâtiments publics sont construits autour de la place, dont la prison, la halle aux grains, et des tribunaux. La place accueille la plupart des manifestations populaires de la ville, notamment les spectacles ambulants : cirque, fêtes foraines, cinématographes, et tous les deux ans, les grandes maisons de matériel agricole qui participent à la foire-exposition de Cherbourg. Des commerces s'installent autour de la place. Le quartier est aussi riche en bars et maisons closes (rue du Faubourg, rue Thomas Henry) où s’encanaillent les marins de passage. Le jeudi, se tient le marché à bestiaux au nord-ouest de la place (devant la poste construite en 1936). Dans les halles, on trouve les volailles et dans la rue Louis XVI, le beurre, les œufs et les fromages.

La plupart des maisons du quartier ne sont pas construites dans l’esprit des préconisations architecturales de la commission de 1831, ni, a fortiori, suivant les règles élémentaires de salubrité. La presse s’en fait l’écho :

« Danger de mort » Il existe dans notre ville des quartiers entiers qui sont des foyers de maladie, où éclatent parfois de ces épidémies funestes que l’on a peine à enrayer… Il conviendrait de marquer au crayon rouge toutes les demeures à condamner. Elles sont fort nombreuses : la rue du Faubourg en foisonne… (J.-B. Biard, Cherbourg-Éclair, 29 janvier 1920)

En outre, une partie du quartier est régulièrement inondée lors des fortes intempéries. Le quartier est victime d’importantes inondations dues à des violents orages et au débordement du Trottebec.

Après la Seconde Guerre mondiale, Cherbourg connaît une crise du logement due au "baby boom" et à l'implantation de nouvelles entreprises. La municipalité décide de la rénovation du quartier Divette, avec la construction de logements sociaux et la destruction des immeubles insalubres. Les travaux de rénovation commencent en 1961 et se poursuivent jusqu’en 1966, malgré des résistances et des critiques.

Les habitants sont relogés dans d'autres quartiers ou dans des logements sociaux, et les nouveaux immeubles sont construits avec des infrastructures modernes, des espaces verts, et des commerces. Le quartier est partiellement rouvert à la circulation, et les derniers travaux sont achevés en 1967.

La rue Hélain est élargie et devient le boulevard Mendès-France. Les halles sont détruites et remplacées par un centre culturel abritant la bibliothèque municipale et le musée Thomas Henry.

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Illustration 1 Démolition maison Mancel, rue du Faubourg 1964 Photographie de Jean-Marie Lezec ; Cherbourg-en-Cotentin, bibliothèque Jacques Prévert
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Illustration 2 Installation des pieux Photographie de Jean-Marie Lezec ; Cherbourg-en-Cotentin, bibliothèque Jacques Prévert
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Illustration 3 Construction du HLM n°1 Photographie de Jean-Marie Lezec ; Cherbourg-en-Cotentin, bibliothèque Jacques Prévert
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Illustration 4 Vue aérienne sur l'Ilot d'immeubles réalisé par l'architecte Paul Vimond [1965] Cherbourg-en-Cotentin, bibliothèque Jacques Prévert
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