Dernière mise à jour : 19/04/2024

Peintre, écrivain, marin, Paul Signac s’illustre d’abord comme peintre impressionniste prenant pour modèle Claude Monet, puis comme artiste néo-impressionniste à la fin du 19ème siècle.

En 1931, Signac acquiert une résidence dans le village de pêcheurs de Barfleur, qu’il a découvert un an auparavant à l’occasion de son Tour des Ports de France. Il choisit une petite maison de pêcheurs située face à l’église Saint-Nicolas. Ses fenêtres donnent au nord-ouest sur l’imposant phare de Gatteville, monument de granit de 75 mètres de haut, et au sud-est sur le petit port de pêche.

Signac apprécie Barfleur, « port suffisamment mouvementé, bordé de belles et pures architectures ; campagne magnifique ; très boisée ; et des terrains mouvementés : c’est une des pointes de la France : la mer y est belle, les jardins fleuris ; à quelques mètres de la mer, mimosas, plantes du midi ; donc climat doux. Et puis ce n’est pas loin de Paris. »

Signac traite à plusieurs reprises le phare de Gatteville, qu’il voit depuis son atelier, aménagé dans le petit jardin attenant à sa maison. Il en fait notamment le sujet de cette petite huile sur carton, qui s’apparente davantage à une pochade qu’à une œuvre achevée. Au centre de la composition, le phare et son sémaphore sont simplifiés à l’extrême, réduits à un simple signe graphique. Un grand nuage les surplombe. Tout en rondeur, il se développe dans l’espace comme une forme organique, vivante et moutonnante. Des empâtements de blanc créent un relief qui anime l’œuvre et accroche le regard.

Signac remplit de petits carnets quadrillés de croquis au crayon et à l’aquarelle, pris sur le vif – le Phare de Gatteville à l’arc-en-ciel est issu de l’un d’entre eux. Ces notations lui permettent d’enregistrer rapidement un motif, un détail, un effet de lumière, un phénomène météorologique, une émotion. A l’huile, Signac retrouve le principe de la division de la touche, duquel il s’éloigne à l’aquarelle. Les couleurs sont franches, regroupées en zones contrastées. La mer est, au premier plan, semblable à une mosaïque : de larges touches carrées de bleu, de vert et de violet sont juxtaposées, isolées les unes des autres par le support cartonné laissé en réserve.

Voyageur infatigable, il est l’un des peintre de la Marine qui a largement contribué à fournir une iconographie riche des ports de France.

Paul SIGNAC
Le phare de Gatteville
Entre 1932 et 1935
Aquarelle et crayon noir sur papier
Acquisition, 2003
Musée Thomas Henry

 

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